Article de presse paru dans l’Alsace le 15/11/2013
Le compte-à-rebours a commencé dans le massif vosgien, où les domaines se tiennent prêts à ouvrir leurs pistes dès que la neige sera tombée – ou aura été produite – en quantité suffisante.
Depuis une semaine, la neige blanchit les sommets des Vosges et de la Forêt-Noire, ça sent l’hiver, certains ont déjà sorti luges et skis de fond, pour une première glisse. Évidemment, à la mi-novembre, les professionnels de la montagne se tiennent prêts pour le jour J : dès que les conditions météo le permettront, dans une semaine, un mois… Le compte-à-rebours a commencé.
« Nous sommes prêts, si nous pouvons ouvrir samedi prochain, nous le ferons », assure ainsi Jean-Claude Bini, le directeur des remontées mécaniques du Markstein. À partir du 14 décembre, le domaine haut-rhinois ouvrira tous les jours de la semaine si la neige est au rendez-vous, mais si elle tombe avant en quantité suffisante, on pourra déjà y skier les mercredis et les week-ends.
Onze pistes pour le ski nocturne à La Bresse
« On est prêts, mais on ne s’emballe pas pour l’instant » , nuance Patrice Perrin, le directeur commercial de la station du Lac Blanc.
À La Bresse-Hohneck, la station leader du massif (avec 420 000 journées skieurs la saison dernière, il est vrai exceptionnelle), les enneigeurs sont en veille depuis hier : ils se déclenchent désormais automatiquement dès que le thermomètre passe sous le seuil des -2°. Ce qui devait être le cas la nuit dernière… « Historiquement, Jean-Yves Remy (NDLR : héritier des fondateurs de la station et PDG du groupe Labellemontagne, qui gère aujourd’hui une dizaine de domaines skiables français) nous demande d’être prêts à partir du 15 novembre » , explique Nicolas Claudel, le directeur du site. L’objectif essentiel, pour cette station qui n’a « plus aucun complexe » à miser sur les séjours d’une semaine, est d’être au rendez-vous des vacances de Noël. « Avant, on régale surtout les locaux… »
Faute de neige tombée du ciel, il faudrait une quinzaine de jours de froid continu pour produire assez de poudre blanche pour ouvrir les pistes. En attendant, les équipes posent les filets de protection autour des enneigeurs, les matelas en bas des pistes. Les remontées ont été révisées : les « grandes inspections » entamées l’année dernière sur trois télésièges se sont achevées cet été, tandis que les deux téléskis du Kastelberg ont passé leurs « inspections à 30 ans ». Une vingtaine d’enneigeurs (sur environ 300) ont été remplacés par des modèles de dernière génération, plus économes en énergie. Le bas de la piste de la Goutte a été élargi (de 6 à 12 m) et reprofilée, pour une descente plus agréable. Et trois nouvelles pistes, sur le secteur Artimont, ont été équipées de projecteurs, pour le ski nocturne (onze pistes au total, soit le tiers du domaine).
Les enneigeurs du Ballon d’Alsace reportés
Ailleurs, au rayon des infrastructures, peu de nouveautés spectaculaires cette année. En dehors du Schnepfenried (lire ci-dessous), c’est même plutôt morne plaine. Il y a un an, le syndicat mixte du Ballon d’Alsace annonçait la mise en place d’une quarantaine de canons pour la saison 2013/2014, mais « le dossier a pris du retard » , indiquait-on hier. Le projet est donc reporté d’un an.
Idem au Lac Blanc, où l’on prévoyait l’achèvement d’un certain nombre d’aménagements pour cet hiver – élargissement d’une piste sur le haut, nouvelle piste de freestyle, modification du front de neige… – mais le dossier est instruit par les services de l’État depuis 18 mois… « Nous sommes un peu déçus, confie Patrice Perrin. Tout est prêt chez nous pour réaliser ces travaux… »
Au Markstein, le chantier d’une nouvelle luge sur rail, qui fonctionnera aussi l’hiver, a commencé (le permis a été délivré il y a quinze jours), mais il ne sera achevé que pour l’été prochain. Le snowpark a été enrichi de nouveaux agrès, la maison d’accueil a perdu son coin restauration ( « Les jours d’affluence, ça va manquer » , reconnaît Jean-Claude Bini), au profit d’un nouveau bureau pour l’école de ski, en attendant d’intégrer le poste de secours et des caisses plus fonctionnelles. Et à plus long terme, on envisage la création d’un forfait main libre rechargeable sur internet, l’extension du réseau des enneigeurs, un éventuel télésiège…
Après avoir pris en main la petite station du Grand Ballon « au pied levé » l’an dernier, l’équipe de Jean-Claude Bini a pu mieux préparer le début de saison, cette fois. « Il y aura du progrès », promet-il, grâce à une nouvelle dameuse et à la finalisation d’une retenue d’eau pour un enneigeur qui devrait être opérationnel à la fin du mois et permettra de boucher les trous au départ des téléskis du bas du domaine.
Au Tanet, pas de révolution : un téléski a passé l’inspection à 30 ans, un garage à dameuse est en cours de finition. Rien à signaler au Gaschney, rien non plus sur le domaine nordique des Trois Fours, indique Cyril Braesch, directeur du syndicat mixte de la Vallée de Munster, qui rappelle au passage le charme de ce dernier site, « à l’écart des foules ».